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    La dénomination processus inflammatoires de l’oreille moyenne illustre mieux que celle plus classique d’otites chroniques, l’ensemble des affections inflammatoires qui touchent l’oreille moyenne. De ces processus, nous exclurons le cholestéatome qui constitue une forme particulière d’otite chronique, puisque étant une pathologie du revêtement cutané du conduit auditif externe, qui amène une réaction de l’oreille moyenne.

L’Inflammation  
Alors qu’au début du siècle, on estimait que l’otite chronique n’était qu’une otite bactérienne plus grave que les autres car se prolongeant dans le temps, l’avènement des antibiotiques a bouleversé cette conception première.
En décapitant le facteur infectieux et en faisant disparaître les complications otitiques, les antibiotiques n’ont pour autant pas supprimé les otites chroniques. L’antibiothérapie est venue démasquer l’importance du phénomène inflammatoire. Toute agression, qu’elle soit infectieuse, chimique ou physique entraîne une réaction inflammatoire, qui, si les mécanismes de cicatrisation et/ou de régulation sont déficients, peut évoluer pour son propre compte.
Cependant, la réaction inflammatoire, siégeant au sein même du tissu conjonctif, entrave la cicatrisation. Ainsi, plus que la virulence et la spécificité de l’agresseur, c’est la déficience locale de la machinerie immunologique de l'agressé qui conditionne le devenir inflammatoire de l’oreille.

L’Otite Chronique
   L’otite chronique est un processus inflammatoire chronique et actif de l’oreille moyenne, avec ou sans écoulement, avec ou sans perforation tympanique. L’otite chronique est chronique d’emblée, c’est une réaction propre à l’oreille de certains individus. D’où la notion de terrain. En réaction à l’agression initiale, chaque élément constitutif de l’oreille essaie de s’adapter, mais cette adaptation est de mauvaise qualité.

Il n’y aura jamais de restauration ad integrum mais au minimum des séquelles et au maximum une otite chronique active:
-Les parois osseuses présenteront une ostéocondensation (mastoïde éburnée);
-Le revêtement muqueux décrit un long périple pour aboutir à un nouvel état d’équilibre, siège de la fibrose et de la sclérose (tympanosclérose);
-Le tympan, fort de ses 3 couches, réagira de manière distincte:
   
La couche interne muqueuse s’hypertrophie et se sclérose, suivant le même devenir que la muqueuse de l’oreille moyenne. Le contact de cette muqueuse inflammatoire entraîne des altérations de la couche fibreuse;
   
La couche moyenne fibreuse suit 2 devenir distincts:
     
 La destruction sous l’effet de l’inflammation, prélude à la rétraction de l’épiderme sous-jacents (tympan déshabité). En l’absence de fibreuse, le tympan flaccide se rétracte et se collabe au fond de la caisse (localisée à une région du tympan, c’est la poche de rétraction, généralisé à tout le tympan, c’est l’otite adhésive). L’absence de fibreuse fait aussi le lit de la perforation.
     
 La sclérose et la calcification (myringosclérose);
  
 La couche externe épidermique réagit comme tout épiderme agressé. Il s’épaissit, desquame, se kératinise. Le tympan modifie sa desquamation naturellement latérale pour préférer une desquamation plus anarchique, orthodromique. Ces phénomènes font le lit du cholestéatome. Cette réaction de l’épiderme, quand elle survient, fait basculer l’otite chronique de non dangereuse à dangereuse. D’une part l’épiderme évolue pour son propre compte et la maladie est auto-entretenue, irréversible; d’autre part, cet épiderme acquiert des propriétés de lyse enzymatique. Survient alors à bas bruit la destruction des osselets et des parois osseuses qui protègent nerf facial, oreille interne et méninge, source de complications redoutables il n’y a pas si longtemps mortelles.

L’otite chronique est est donc le résultat d’une adaptation et d’une cicatrisation de l’oreille moyenne immunologiquement pré-déterminée à une réaction inflammatoire (l’otite muqueuse):
-soit la cicatrisation est stable et devient un mode de guérison du processus inflammatoire. Ce sont les otites chroniques simples, non dangereuses, séquellaires (myringosclérose, tympanosclérose, perforation tympanique, lyse ossiculaire, otite adhésive);
-soit la cicatrisation est vicieuse, évolutive lorsqu’elle fait intervenir l’épiderme du conduit auditif, c’est l’otite chronique dangereuse ou cholestéatome.